5 semaines...

C'était le 9 mars au soir, elle m'avait prévenu la semaine précédente, il faudrait que l'on discute.

Elle avait préparé une recette de sa grand -mère, une soupe au poulet.

Nous mangions tranquillement quand je lui ai demandé ce dont elle voulait discuter.

En fait elle voulait surtout m'annoncer qu'elle me quittait, que je n'étais pas assez souvent en Allemagne avec elle, que les week-ends sans moi étaient un enfer et que le bonheur quand j'étais présent n'en valait plus la peine.

Je ne me suis pas battu.

Je m'attendais à ce type de discussion.

A quoi bon se battre, a quoi bon se défendre?

Des larmes, des cris, des larmes qui n'auraient rien changé.

Sa décision était prise, ses arrières assurées, elle pouvait abattre ses cartes.

J'ai fini le repas, mis un film que nous avons regardé chacun à son extrémité du canapé, je me suis couché, le plus loin possible, je n'ai pas beaucoup dormi, au petit matin lorsqu'elle a pris sa douche je me suis éclipsé, pour ne plus revenir, ne plus la voir.

La douleur est toujours présente.
Celle de ne plus être avec elle, celle d'être seul, celle de se dire que je suis vieux, laid et qu'elle a ouvert les yeux, celle de se dire que je resterai seul, que je ne compte plus pour personne, que ma vie s'est vidée.
Je ne pleure plus trop, je dors enfin correctement depuis 4 jours.

Je la traite de tous les noms, je me convainc qu'elle n'était pas pour moi, que je n'étais pas pour elle, que nos instants suspendus n'auraient jamais pu devenir routine.

Je regarde derrière moi, j'essaye de ne garder que les moments forts de ces 3 ans.

Notre premier baiser, je crois que jamais je ne l'oublierai, notre première nuit,
notre week-end à Paris, notre week-end à Berlin, notre week-end à Copenhague, notre riche et épanouissante vie sexuelle. Quelques clichés, gravés dans ma mémoire!
Il y avait aussi son caractère, son besoin perpétuelle de réconfort, d'être rassurée, ses peurs paniques, les trajets, ses routines si différentes.

Elle a fait le bon choix, pour elle je ne sais, mais pour moi certainement.

J'avance sur le chemin de l'oubli, du détachement, du sevrage.

Je regarde le monde, je lis, je consulte des blogs, je me nourris de l'émotion des autres pour petit à petit ré-avancer, voir la lumière au loin et croire que le soleil va encore pouvoir me réchauffer...

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